LE CARNET DU SOLDAT CHETOCHINE

Le soldat CHETOCHINE a rédigé un journal durant l’année 1940.

Il y relate la défaite française, sa captivité et son évasion d’un camp de prisonnier.


(Le carnet a été déchiffré grâce à monsieur Ivan Epp, aidé par Martin, Dimitri et Thibault.)



GEORGES CHETOCHINE

Georges Chetochine est né en Russie. Après la première guerre mondiale Georges Chetochine s’est installé en France et s’est marié.

1900 : Naissance de Georges Chetochine.
1920 : Il débarque à Marseille.
1937 : Georges Chetochine se marie à une espagnole et a un fils prénommé Georges.
1939 : Il s’engage dans l’armée française.

Le soldat Georges Chetochine

1940 : Il est soldat français. Fait prisonnier (le 17 juin) ; il s’évade le 30 juillet d’un camp de prisonniers proche de Nantes.
1946 : Georges Chetochine et sa femme obtiennent la nationalité française.
1995 : Il décède (à 95 ans).
2005 : Georges Chetochine fils a 68 ans et sa sœur 65 ans.


EXTRAITS DU CARNET DU SOLDAT CHETOCHINE

12 juin : Je suis très anxieux.
13 juin : Paris en danger, pas de nouvelles.
15 juin : Paris est pris.
16 juin : Ça va mal, ça craque de partout.
18 juin : Etat d’alerte armée allemande avance. On parle de la paix.

19 juin : Nantes est pris. Les allemands sont près d’ici, c’est très calme.
20 juin : On les attend. Je crois que c’est la fin.
21 juin : Fait prisonnier à 9 h du matin. Dirigé à pied à Nantes, chaleur étouffante, pieds en marmelade.

25 juin : Les gens rentrent chez eux. Nous on restera prisonnier jusqu’à la fin de la guerre avec l’Angleterre. L’eau manque.
26 juin : Je deviens chef de chantier interprète. Ravitaillement marche le village nègre se construit peu à peu.
28 juin : Parti en corvée travailler dans la scierie. Le soleil donne dur… La soif….. Les trains remarchent.
29 juin : Toujours en promenade, j’ai de la chance car c’est vraiment insupportable le camp.
30 juin : Malgré tout on a réussi à aller encore en ville se ravitailler, pas mal les copains.

A NOTER : LA REFLEXION DU MOIS DE JUIN DU SOLDAT CHETOCHINE A PROPOS DE LA GUERRE

1 juillet : Toujours le camp. Changement des gardiens. Des mitrailleuses sur les tours autour.
2 juillet : Encore des changements. Soleil tape dur. On parle des veinards qui sont déjà démobilisés.
3 juillet : Mange en ville. Toujours le travail à la scierie. Pas de nouvelles de Paris.
4 juillet : Je continue à être l’interprète pour les camarades prisonniers. Les faux bruits circulent en masse. (500 francs une belle couverture).
5 juillet : Toujours le travail en ville on ne pas de nous libérer de si tôt, pas avant que l’Angleterre ne soit battue.
6 juillet : Il faut de la patience car on est pour longtemps prisonniers.

7 juillet : Repos complet. Je ne suis pas lavé ni rasé. Il pleut, un peu de lecture et d’oubli.
8 juillet : Bien mangé en ville. Toujours le travail à la scierie. Pas de nouvelles de Paris.
9 juillet : Toujours le travail en ville. Fait razzia dans les stocks anglais.
10 juillet : Sans nouvelles de ma femme. Il pleut et on est inondé au village nègre.
11 juillet : En plus de mon boulot je fais le garçon salle. Tout ça pour les copains.
12 juillet : Le temps est …. ?. Les allemands sont de plus en plus vieux.

13 juillet : Sale temps. Reçu une lettre de Paris, ma femme et l’enfant sont saufs. Je rage, car si je savais….. Je ne serai pas là. Fête nationale pas de drapeaux. Construit une belle guitoune genre camping.

20 juillet : Il pleut à verse. AM travail à 3 h. Manque de tout, mal au ventre.
23 juillet : Il pleut tristement.
24 juillet : Faux départ. Corvée en ville. J’ai envie de liberté, manque de tout.
26 juillet : Je travaille toujours en ville. Reçu des nouvelles de ma femme. L’évasion me hante.
27 juillet : Le camp se vide petit à petit à petit.
29 juillet : Habillé en civil, reçu des papiers failli être pris à la kommandantur.
30 juillet : Evasion, grande nervosité en direction de Saint-Nazaire.

1 août : Départ de Bordeaux à 5 h1/2, arrive à Biarritz à 9 h du matin. Cherche ma femme partout..C’est la plus grande déception de ma vie. Savoir mon gosse si près et pas le voir.
2 août : Trouve ma femme à 6 h.
3 août : Passe la journée avec le gosse à la plage.
4 août : Démobilisé enfin. Je me demande si le cauchemar est fini.