Le cancer.
Le cancer est une anomalie cellulaire qui touche aussi bien les humains que les animaux. Comme nous, les bêtes ont un organisme qui est sujet à des formes de cancer très variées. A la différence que certaines espèces… sont protégées contre cette maladie mortelle !
Les animaux peuvent être victimes d’un cancer pour des raisons aussi nombreuses que les êtres humains. Par exemple, les animaux domestiques exposés à la fumée de cigarette ont plus de risque de développer un cancer. Concernant les animaux sauvages, ils peuvent développer des maladies dans leur environnement naturel.
Les diables de Tasmanie dans les années 1990, ont été contaminés par une tumeur cancéreuse qu’ils se transmettaient par morsure. La maladie causait une paralysie, puis la mort. Il arrive aussi que les animaux, les animaux marins particulièrement, soient victimes de la pollution de l’environnement. Une population de lions de mer en Californie a développé un cancer uro-génital mortel, dû en partie aux polluants de l’eau. Et à l’estuaire du St Laurent, au Canada, 27 % des bélugas souffrent de cancer intestinal.
En théorie, aucun organisme vivant n’est exposé au risque zéro de souffrir d’un cancer. Sachez cependant que selon notre taille et notre métabolisme, nous sommes tous inégaux face au risque.
La raison apparaît simple. Les cancers apparaissent lorsque des cellules se multiplient de façon trop importante et de fait, incontrôlable. Normalement, les cellules vieilles ou endommagées disparaissent. Le problème apparaît quand l’une d’entre elles se reproduit, et crée de plus en plus de cellules cancéreuses.
C’est mathématique : plus un organisme a de cellules et le plus longtemps il vit, plus ses cellules sont exposées à un risque de mutations cancéreuses. Donc, en théorie, les corps plus grands ont un risque pus élevé de développer des cancers que les petits. En théorie…
En effet, toutes les cellules ne sont pas égales face au cancer. Prenons le cas des éléphants. Ce sont les plus grands animaux terrestres, ils ont des billions de cellules de plus que nous, et pourtant, seulement 5 % d’entre eux meurent du cancer.
Il y a de quoi s’étonner quand on sait qu’un humain sur dix meurt de cette maladie… En plus, avec une durée de vie qui peut aller jusque 80 ans, leurs cellules devraient présenter plus de risques que nous de devenir cancéreuses.
Qu’en est-il des mathématiques dans tout ça ? Le scientifique Richard Peto a étudié la question, et s’est rendu compte que la prévalence aux cancers n’était pas toujours liée à la taille du corps. C’est ce qu’on appelle le paradoxe de Peto.
Plusieurs expériences ont confirmé que chez certains mammifères, le risque du cancer n’augmente ni avec la taille, ni avec l’espérance de vie. La scientifique Vera Gorbunova, de l’université de Rochester à New York, a tenté de rendre des cellules de baleines cancéreuses, en vain. Elle en a conclu qu’il est beaucoup plus facile de rendre des cellules humaines cancéreuses que celles des baleines.
Pourquoi, nous demanderez-vous ? Eh bien, selon une étude scientifique, les baleines boréales disposent de mutations cellulaires qui empêchent leur ADN d’être endommagé, et les protègent donc du cancer.
Pour savoir quels gènes sont impliqués, il faudrait implanter des gènes de baleine boréale dans des souris. Grâce aux souris, il est possible de savoir quels gènes peuvent protéger contre les maladies liées à la vieillesse, et même, prolonger la durée de vie.
D’autres animaux, plus petits, manifestent le paradoxe de Peto. Les souris ont un vie courte et beaucoup moins de cellules que les humains, pourtant elles sont autant exposées au cancer.
Mais l’animal qui défie les lois de la bizarrerie est… le rat-taupe nu ! Ce petit rongeur ridé, sans poils et avec d’énormes dents, représente un espoir pour les traitements du cancer. Les rats-taupes ont un mécanisme de défense naturelle incroyable : ils vivent plus de 30 ans, ce qui est énorme pour un si petit animal, et sont protégés contre le cancer !
En 2013, des scientifiques ont découvert que le rongeur produit une molécule spéciale qui les protège contre les développements de tumeur. Cette substance épaisse et sucrée appelée « hyaluronan » empêcherait les cellules de se développer davantage, comme une espèce de vitre protectrice.
Les humains aussi produisent du hyaluronan, mais les taupes en produisent plus, et sous une forme différente.
Selon la scientifique Gorbunova, un traitement contre le cancer pourrait être basé sur cette molécule d’ici 5 ans. Cependant, ne nous réjouissons pas trop vite, car on ne sait pas encore si un tel traitement est bénéfique sur l’humain.
Nous avons un métabolisme en effet très différent des animaux, et on ne sait pas quels effets le hyaluronan du rat-taupe peut avoir sur nous. Trop de hyaluronan pourrait peut-être nous être toxique.
Et c’est le même problème pour la manipulation des gènes. Nos gènes et leur fonctionnement ont évolué depuis des centaines de milliers d’années. Peut-être qu’un gène qui protège du cancer une taupe peut nous causer une maladie grave.
Une étude de 2002 a muté des copies du gène p53, qui contrôle le développement de nos cellules, sur des souris. Elles sont devenues plus résistantes, mais certains de leurs organes internes ont rapetissé. Les scientifiques leur avaient implanté une dose trop élevée. En 2007, on a réitéré l’expérience, et les résultats furent positifs. Les souris ont vécu plus longtemps sans les effets néfastes.
La nature est pleine de secrets incroyables que les hommes tentent tant bien que mal de comprendre et d’utiliser à bon escient. Et la science fait elle aussi des merveilles. Il reste énormément de choses à connaître sur la biologie avant de pouvoir manipuler les molécules et les gènes sur les humains sans aucun risque, mais la science progresse. Si les recherches sur les traitements contre le cancer vous intéressent, sachez que des chercheurs ont déjà réussi à faire s’entretuer des cellules leucémiques. Avec toutes les nouvelles découvertes scientifiques, les traitements contre le cancer devraient se développer dans les années à venir. Pensez-vous que la science parviendra un jour à faire disparaître le cancer, ou estimez-vous que cette maladie touchera toujours l’espèce humaine ?