L'uranoscope.
L’uranoscope, (stargazer en anglais) est ce curieux poisson aux yeux exorbités et qui ressemble d’une certaine manière à un carlin. Véritable pro du camouflage, cet animal aquatique parvient à se rendre presque invisible en s’enfouissant dans le sable. Seuls ses gros yeux et sa bouche dépassent, ce qui est redoutablement efficace pour gober ses proies ! Et ce n’est pas tout. En effet, l’uranoscope possède une grande épine venimeuse et certaines espèces sont même dotées d’électrocytes comme les anguilles électriques.
L'uranoscope évolue en mer Méditerranée.
Son nom a de quoi faire rêver puisqu’il signifie « qui regarde le ciel » (du grec : « uranos = le ciel » et « skopein = regarder »). Son apparence moins. Avec ses gros yeux globuleux placés sur le dessus de la tête et sa grosse bouche, l’aspect de l’uranoscope est plutôt terrifiant. Vivant le long des côtes dans des régions tropicales ou tempérées, comme la Méditerranée, généralement sur les fonds sableux, environ 50 espèces de ce poisson osseux à la tête massive ont été recensées.
Pour attirer ses proies, ce poisson très rusé a ses astuces. Caché dans le sable, seuls ses yeux et sa bouche dépassent. Ainsi terré, ni ses proies ni ses ennemis ne le remarquent. Certaines espèces sont encore plus astucieuses : elles possèdent un appendice vermiforme sur la mâchoire inférieure qu’elles agitent pour tromper les petits poissons, crustacés et autres invertébrés marins. Attirés par cet appât ressemblant à un ver qu’ils pensent pouvoir déguster, les autres poissons s’approchent. L’uranoscope n’a alors qu’une seule chose à faire : ouvrir sa grosse bouche pour les gober. La technique est d’ailleurs tellement efficace que cet expert du camouflage n’a nul besoin de grandes dents acérées.
L’uranoscope a tout de même quelques défis à relever. Premier challenge : respirer sans faire de bulles et sans se faire repérer par l’eau sortant de ses branchies enterrées dans le sable. Heureusement, ces dernières sont capables de disperser l’eau rejetée, très discrètement, afin que les éventuelles proies ne remarquent rien. Quant à la bouche, elle est dotée de lèvres frangées pour empêcher le sable, très abrasif, d’entrer lorsque le poisson aspire de l’eau.
Mais ce n’est pas fini. Car si par malheur un prédateur venait à le déranger, l’uranoscope a de quoi se défendre, notamment grâce à des épines venimeuses placées sur le haut de l’opercule et au-dessus des nageoires pectorales. Si les scientifiques en savent pour l’instant peu sur ce venin, l’uranoscope a en tout cas déjà provoqué la mort de plusieurs personnes.
Certaines espèces possèdent également des organes électriques placés sur le dessus de la tête et autour des yeux. À l’instar des anguilles électriques, l’uranoscope peut envoyer des décharges électriques pour se défendre face à ses ennemis. Ces décharges sont bien plus faibles que celles produites par les anguilles, à savoir 50 volts contre 600 volts, un choc toutefois suffisant pour faire fuir les prédateurs.