Madame Liliane Fabre |
MON ENFANCE DURANT LA GUERRE A HAGUENEAU
Durant la guerre mon prénom Liliane est devenu Lili.
A l’école et partout ailleurs nous avions l’interdiction de parler français.
Dès que nous voyions un professeur que nous connaissions, nous devions faire le salut hitlérien. Un jour, une
copine n’a pas salué car elle n’avait pas vu le professeur, elle m’a dit « salut », aussitôt elle a eu
deux grosses gifles.
Nous vivions à la cave pendant les bombardements, il fallait ouvrir les fenêtres pour que les vitres n’explosent
pas à cause du choc.Une fois, après un bombardement, mon père est allé voir si la maison était encore « debout ».
Les américains l’ont arrêté parce qu’ils croyaient que c’était un espion. Il a été toutefois relaché.
Un jour, j’étais avec mes frères sur un cerisier dans les champs et là on a commencé à nous tirer dessus et nous
nous sommes couchés dans le blé.
Une autre fois, j’étais sur le balcon avec mon père et des avions anglais sont passés. Je leur ai fait « coucou »
et ils m’ont répondu en inclinant l’aile à plusieurs reprises.
Durant la guerre il y avait des tickets de rationnement et de longues files d’attente dans
les magasins. Depuis je ne supporte plus de voir les gens faire la queue pour une glace alors que ce n’est
que du superficiel.
Pendant la guerre, avec les nazis on devait faire ce qu’ils voulaient. A la fin on était content
d’être libre mais il fallait revivre.