Extrait du "journal de la campagne de Waterloo" d'Alexander Cavalié MERCER

" La colonne était commandée cette fois par un officier dans un riche uniforme, la poitrine couverte de décorations, et dont la gesticulation vigoureuse contrastait très étrangement avec la contenance solennelle de ceux à qui il s'adressait. Je leur permis d'avancer ainsi sans encombre jusqu'à ce que la tête de la colonne ne fût qu'à 60 ou 80 yards de nous et je donnai l'ordre de :"Feu !" L'effet fut terrible. Le premier rang presque entier tomba d'un seul coup, et les boulets pénétrèrent dans la colonne portant la confusion sur toute sa longueur. Le sol, déjà encombré des victimes de la première charge, devint à peu près infranchissable. Et pourtant ces guerriers dévoués luttaient pour chercher à nous atteindre. La chose était impossible. Nos canons étaient servis avec une étonnante rapidité, pendant que le feu roulant des deux carrés se maintenait vigoureusement. Ceux qui poussaient en avant pardessus les tas de cadavres d'hommes et de chevaux ne gagnaient que quelques pas pour tomber à leur tour et ajouter aux difficultés de ceux qui les suivaient.

La décharge de chaque pièce était suivie de la chute des cavaliers et de leurs montures, comme l'herbe sous la faux du moissonneur. Quand les chevaux seuls étaient tués, nous pouvions voir les cuirassiers se débarrassant de leurs armures s'échapper à pied. Cependant, pendant un moment la masse confuse (car tout ordre avait disparu) se tint devant nous, essayant vainement de forcer les chevaux à travers l'obstacle présenté par leurs camarades tombés, pour obéir aux vociférations renouvelés et bruyantes de celui qui les avaint conduits et qui demeurait sauf. Comme auparavant, plusieurs franchirent tout ce qui était devant eux et galopèrent parmi nous. Beaucoup plongèrent en avant pour tomber, homme et cheval, près de la gueule de nos canons... "