LA VIE QUOTIDIENNE DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE EN FRANCE

LE RATIONNEMENT
Le rationnement se met en place fin juillet 1940. Des cartes d'alimentation sont distribuées à l'ensemble de la population.
Il y a des catégories :
- La catégorie E pour les moins de trois ans.
- La catégorie V pour les vieillards (plus de 70 ans).
- La catégorie TV pour les travailleurs de force (ils ont un supplément).

Les limites suivantes, par produit, sont fixées par personne et période de quatre semaines.

Seuls les oeufs n'étaient pas rationnés mais il étaient rares.
En juillet 1941 tout est rationné : le charbon, les chaussures et le tissu.
Très vite il n'y a plus de cuir, fin 1940, on interdit les chaussures à double et triple semelles en cuir, de même que les modèles montants. Dés 1941, il faut un bon d'achat pour acquérir un paire de souliers. Et quels souliers ! Les semelles de bois sont devenues banales, y compris chez les grands couturiers. C'est bruyant et peu confortable.

Avec le rationnement, les français grelottent l'hiver, dans des habits mal taillés qu'on use jusqu'à la corde. Pour pallier les manques de laine et de coton, les industriels essaient tout : vêtement à base de bois voire de cheveux. Quand l'occasion se présente, on recoupe les parachutes anglais en soie pour faire des combinaisons.

On fabrique des brocs à partir d'un étui de masque à gaz allemand.



LES SALAIRES SOUS L'OCCUPATION
- Salaire urbain minimum : 1.100 Francs.
- Ouvrier sur un chantier allemand : 3.000 Francs.
- Mineur de fond : 1.600 Francs.
Source : http://beninois.free.fr/exposition-itinerante.htm


QUELQUES PRIX SOUS L’OCCUPATION

LES CONSEQUENCES

Pas facile en temps de guerre de trouver tout le nécessaire pour la vie quotidienne. Les importations sont interrompues, les transports et livraisons se font mal, des usines sont détruites...
En 1943-1944, la pénurie est telle que certains tickets d'alimentation ne pourront même pas être utilisés.

DOCUMENT : Cartes de rationnement.

On cherche à trouver des produits de remplacement pour les produits qui manquent le plus. Pour le café, les ersatz sont multiples. La chicorée bien sûr, mais aussi la carotte grillée, moulue ou pilée ! Les fumeurs se mettent à planter du tabac dans leur jardin… voire à rouler dans leur papier à cigarettes les feuilles séchées les plus diverses. Enfin, le topinambour, qui a la faculté de pousser dans les plus mauvais terrains, remplace souvent la pomme de terre. On se met à cuisiner des soupes à l’ortie, aux feuilles de radis, à la luzerne...
Le savon manque ? On apprend à en fabriquer en mélangeant suif, cristaux de soude et résine. Autre recette possible : un plein seau de feuilles de lierre à faire bouillir deux heures dans cinq litres d’eau puis à mélanger, une fois filtré, avec un demi-paquet de lessive, permet d’obtenir, refroidi dans des petits moules, d’excellents savons !
Pour se chauffer, tout est bon : journaux, papiers mis en boulettes, boîtes en carton remplies de sciure et de poussière...
Les vêtements sont recousus sur l’envers quand l’endroit devient trop râpé ou bien sont teints pour donner l’illusion du neuf. Lorsqu’ils sont troués, les pull-overs, les chaussettes et même les bas de coton sont détricotés : on utilise ensuite leur laine ou leur fil pour refaire du neuf. Enfin, faute de tissus bien chauds pour l’hiver, on glisse du papier de journal dans les doublures de vêtement pour se protéger du froid...
Source : Guy FRANK, WINTZENHEIM 1939-1945, www.knarf.info, texte de Marie-Odile Mergnac

Récolte de carottes place de la République à Strasbourg, redevenue Kaiserplatz. Le ravitaillement se faisant difficilement, partout où cela était possible, des légumes sont plantés.